Avec notre correspondante en Jordanie, Angélique Férat
Du côté du régime de Bachar el-Assad, après quatre années de guerre meurtrière, on promet un grand « nettoyage » pour le printemps. Des troupes ont été envoyées à Deraa. Le Hezbollah et d’autres milices chiites seraient aussi arrivés. Les rebelles contrôlent le sud, l'est et l’ouest du gouvernorat. La ville de Deraa, elle, est coupée en deux entre régime et rebelles. Seule l’autoroute qui conduit vers la Jordanie reste sous le contrôle de Damas. On comprend donc que le gouvernement veuille desserrer cet étau.
Les armes font défaut
En face, il y a 38 000 rebelles. Récemment, ceux-ci ont unifié leur commandement et reformé leur organisation. Mais les armes font cruellement défaut. Fawzi Abed el-Nabi, de la 1ère armée du sud syrien, admet que la bataille sera dure : « Nous, les rebelles nous n’essayons pas de prendre de larges parties du territoire ; c'est une stratégie de guérilla, on les attaque et on se retire, on essaie juste de causer le plus de dommages possibles à l’armée du régime ou aux milices de Téhéran. Et, ces dernières quatre années nous n’avions pas de défense aérienne ou d’avions, mais on a pris 70% du territoire du sud. »
Ralliement
Jusqu’ici les différents bataillons ont toujours combattu côte à côte. Les islamistes sont cependant une minorité au sud. Mais, avec l’arrivée des milices chiites qui soutiennent le régime de Damas, deux grandes katibas ou brigades ont annoncé leur ralliement à l’organisation Etat islamique.