Dans un rapport intitulé « Echec coupable en Syrie », 21 organisations de défense de droits de l'homme ont critiqué l'incapacité des Etats à faire appliquer une série de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU pour protéger les civils dans la guerre qui ravage la Syrie depuis quatre ans.
Trois résolutions avaient appelé en 2014 les belligérants en Syrie à protéger les civils. Elles prévoyaient également un plus grand accès pour des millions de Syriens à l'aide humanitaire. Le texte accuse les forces du régime mais aussi les rebelles de viser des infrastructures civiles sans discernement, y compris les écoles et les établissements sanitaires, et d'y limiter l'accès aux civils dans le besoin.
Signé notamment par Oxfam, International Rescue Committee et Save the Children, le rapport affirme que 7,8 millions de Syriens vivent dans des zones définies par l'ONU comme « difficiles d'accès » pour les livraisons d'aide. Soit le double de 2013.
« Nous n'apportons aucun espoir pour des millions de jeunes Syriens (...) Comment ne pas croire qu'ils soient facilement attirés par l'extrémisme ? », s'interrogent les auteurs du rapport. Et depuis le début du conflit, les violences ont contraint plus de la moitié de la population en Syrie à quitter leurs foyers, donnant lieu à ce que l'ONU présente comme la pire crise de réfugiés en 20 ans.
« Partout en Syrie, les enfants ne reçoivent pas d'éducation, car nous ne pouvons pas parvenir jusqu'à eux, de nombreuses écoles ont été détruites et les parents ont peur d'envoyer leurs enfants à l'école », s'inquiète de son côté le directeur régional de l'ONG Save the Children.