Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
L'un des incidents les plus graves se serait déroulé il y a une semaine dans la ville d'al-Bab, le principal bastion de l'organisation Etat islamique dans la province d'Alep, à 30 kilomètres de la frontière turque. Des affrontements auraient opposé des jihadistes européens qui s'étaient évadés d'une prison où ils étaient détenus pour avoir fait défection, à d'autres combattants du groupe. L'Observatoire syrien pour les droits de l’homme (OSDH) avance le bilan de dix morts lors de ces combats. A la faveur du désordre qui a suivi la bataille, une centaine d'autres détenus se sont enfuis.
Des incidents similaires ont été rapportés dans la province de Raqqa, le fief de Daech au nord-est de la Syrie. C'est pratiquement toujours le même scénario : des jihadistes européens ou étrangers font défection et tentent de rejoindre la Turquie. Certains sont rattrapés et exécutés, d'autres parviennent à fuir.
Dans la province de Deir Ezzor, limitrophe à l'Irak, un groupuscule qui se fait appeler la « Résistance populaire » a revendiqué plusieurs attaques contre des positions du groupe EI, notamment dans la ville de Mayadine. Il s'agirait de membres de tribus arabes sunnites qui, excédés par les exactions et les règles strictes imposées par le groupe jihadiste, se sont retournés contre lui après avoir combattu dans ses rangs. Dans cette province, l'organisation EI a assassiné l'été dernier quelque 700 membres de la tribu sunnite des Choueitat pour dissuader les habitants contre toute velléité de dissidence.