David De Pas, coordinateur du pôle antiterroriste du tribunal de Paris, redoute le retour incontrôlé de jihadistes pouvant commettre des attentats en Europe et estime que ne pas rapatrier les ressortissants français détenus par les Kurdes en Syrie présente donc un risque.
Autre scénario dangereux selon lui : « la reconstitution de groupes terroristes particulièrement aguerris et déterminés » en Syrie et dans la région. « Il faut une volonté politique de rapatriement », assène le magistrat.
Saisies par des familles, deux comités de l'ONU, des droits de l'enfant et contre la torture, demandent aux autorités françaises de prendre des mesures pour protéger les droits des ressortissants français détenus par les Kurdes syriens.
Femmes et enfants
Les familles et leurs avocats ont également écrit au président Emmanuel Macron pour lui demander l'organisation du retour en France de ces personnes, majoritairement des femmes et des enfants.
Cette semaine, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s'est rendu en Irak pour étudier un possible transfert dans ce pays de jihadistes français actuellement détenus en Syrie. Cependant, à la demande de Bagdad, ces discussions ne portent que sur le cas de jihadistes ayant combattu sur le sol irakien.
Environ 300 femmes et enfants français sont détenus par les forces kurdes qui détiennent 12 000 jihadistes, dont 2 500 à 3 000 étrangers et parmi eux 60 combattants français. Après le lancement de l'offensive turque dans le nord de la Syrie le 9 octobre, les Kurdes ont annoncé que des centaines de jihadistes s'étaient enfuis.
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