De notre correspondant à Téhéran,
Quelque 3,2 millions personnes se sont inscrits sur un site internet créé spécialement à cet effet. L'inscription coûte l'équivalent de vingt euros. Avec cette inscription, les pèlerins n'ont plus besoin de visa pour aller en Irak et cet argent donne aux pèlerins une couverture sociale et médicale pendant leur séjour dans ce pays.
L'Iran investit beaucoup
Par rapport à l'année dernière, le nombre des pèlerins est en forte hausse puisque l'année dernière il y avait seulement 2 millions d'Iraniens présents pour Arbaeen. C'est donc une hausse de plus de 50% par rapport à l'année dernière. Les pèlerins ont commencé depuis plusieurs jours à se rendre en Irak et certains sont déjà revenus. Les cérémonies de deuil culminent samedi 19 octobre qui est le quarantième jour du martyr d'Imam Hussein.
Les autorités iraniennes ont également mobilisé les grands moyens pour le pèlerinage. Des médecins, des membres du Croissant-Rouge, des employés des mairies chargés de nettoyage, des centaines d'autobus mais aussi un réseau internet et de téléphone portable ont été mobilisés ou créés en Irak pour aider les pèlerins. À la frontière, des parkings géants ont été créés pour les voitures des pèlerins. Certains pèlerins se rendent en voiture à la frontière, mais d'autres se rendent à pied depuis leur ville d'origine pour aller à Kerbala. Enfin, il y a ceux qui partent en avion pour aller à Bagdad, à Kerbala ou Najaf, mais leur nombre est plus réduit.
Renforcer le chiisme par rapport au sunnisme
C'est une démonstration de force pour l'Iran dans une région en pleine tension avec l'Arabie saoudite. Les autorités insistent sur le fait qu'il s'agit du plus grand pèlerinage musulman, puisque des dizaines millions de personnes, venant d'Irak, d'Iran mais aussi de l'Afghanistan, du Pakistan ou encore de l'Azebaïdjan, se rendent chaque à Kerbala pour Arbaeen. Le nombre des pèlerins est bien plus important que ceux qui font le pèlerinage de la Mecque. L'Iran, qui soutient les milices chiites en Irak, notamment le groupe Hachd al-Chaabi a considérablement renforcé son influence dans ce pays voisin, qui est dirigé par des groupes chiites. Plus de 60% de la population irakienne est en effet chiite.
Le renforcement des liens entre les deux pays passent aussi par la religion et les différentes cérémonies de pèlerinage en Irak mais aussi en Iran, puisque les Irakiens représentent le premier groupe parmi les touristes étrangers qui viennent en Iran. Pour Téhéran, c'est aussi un moyen de renforcer le chiisme par rapport au sunnisme représenté par l'Arabie saoudite.