S'exprimant devant « l'Atlantic Council », l'un des cercles de réflexion les plus réputés à Washington, Florence Parly a affirmé que « la France et les Etats-Unis étaient des alliés extraordinaires, malgré leurs divergences ». Deux pays « qui veillent l'un sur l'autre dans une lutte inlassable contre le terrorisme », a-t-elle dit.
Dans la capitale américaine, la ministre a ajouté : « Nous étudions avec beaucoup d'attention l'offre américaine consistant à maintenir une présence résiduelle en Syrie, en coopération avec quelques partenaires. » On parle de quelques centaines d'hommes côté américain. Pour la France, il s'agit de laisser en Syrie, une force « antiterroriste », les Etats-Unis, eux, parlent à ce stade de « force résiduelle ».
Pour combattre Daech, le Pentagone avait mis les moyens - 2 000 marines notamment, des avions, des hélicoptères, de l'artillerie, des infrastructures en dur, comme au nord de Raqqa, des bases, à al-Qaïm à la frontière irakienne entre Kobané et Manbij, près de la Turquie, et à al-Tanf dans la zone frontière syro-irako-jordanienne.
Que va-t-il rester de tout cela ? Après la victoire territoriale sur Daech « il n'y aura plus de front », fait remarquer une source française. L'idée est donc de maintenir « une empreinte légère en Syrie ». Jusqu'alors 200 à 300 forces spéciales françaises ont opéré dans la région en coordination avec des experts de l'antiterrorisme.
A l'avenir, Paris souhaite continuer à surveiller ce qui se passe dans le nord-est de la Syrie et ne pas laisser tomber les Kurdes - partenaires dans la lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). La France, de son côté, dépend des Etats-Unis pour la logistique, la mobilité, et les drones, mais surtout « une présence américaine sur le sol syrien devrait pousser les forces du régime syrien et l'armée turque à davantage de retenue » dans la région, conclut une source française.