Avec notre envoyé spécial à Hajin, Sami Boukhelifa
A l’aide d’une simple masse, Najwa s’attaque à un chantier titanesque. Briser des dalles de béton empilées en mille-feuilles. Les restes de son ancienne maison.
« Je veux déblayer tous ces gravats, faire place nette pour pouvoir reconstruire et revivre ici, explique-t-elle. Toute cette destruction, c’est à cause de Daech. J’ai huit enfants que je dois mettre à l’abri. Nous n’avons plus rien, ni de matelas pour dormir ni de nourriture. Mon mari est mort à la guerre. Nous avons vécu dans un camp de réfugiés. Sous les tentes, on meurt de froid, je préfère reconstruire ma maison. »
Le village de Hajin n’est plus qu’un tas de ruines criblé de dizaines de cratères, cicatrices des combats et des frappes aériennes. Les villageois font face à la même situation. Toutes leurs maisons sans exception sont détruites.
Le visage poussiéreux, les yeux injectés de sang, Anes constate impuissant l’ampleur de dégâts : « Ici, c’était un territoire de Daech, alors nous avons fui. Mais une chose est sûre, lorsque nous sommes partis d’ici nos maisons étaient encore debout. Et là regardez, tout est dévasté. Comment va-t-on pouvoir reconstruire ? Qui va payer pour tout ça ? »
Le village de Hajin est anéanti, détruit par les puissants bombardements de la coalition internationale. Les avions de combat survolent la région en permanence. Leur couverture est essentielle à l’avancée des troupes au sol.
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