Syrie: l'ONU craint pour la population civile en cas d'offensive sur Idleb

Un assaut du régime syrien et de ses alliés sur la province d'Idleb semble se préciser. Parmi les alliés de Bachar el-Assad, la Russie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, parle d'un « abcès à éliminer » à propos de cette dernière grande région rebelle au pouvoir de Damas. L'ONU s'inquiète des conséquences humanitaires d'une possible offensive à Idleb et avance le chiffre de 800 000 déplacés en cas d'attaque.

Ultime grand bastion insurgé en Syrie, la province située à la frontière turque est dans le viseur du pouvoir de Bachar el-Assad et de son allié russe. Selon des experts, une opération militaire limitée pourrait cibler certains secteurs de cette province.

« Nous sommes très inquiets de la situation à Idleb et dans sa région, explique Linda Tom du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Nous estimons que 3 millions de personnes vivent là-bas, parmi lesquelles 2 millions de personnes qui ont besoin d'aide humanitaire. On parle d'une vaste région, très densément peuplée. S'il devait y avoir une escalade de la violence, nous redoutons jusqu'à 800 000 déplacés. »

Mais la porte-parole de l’OCHA appelle avant tout à éviter toute escalade de la violence. « En tant que membres de la communauté humanitaire, bien sûr nous devons nous préparer à toute urgence dans le cas d'une montée de la violence. Mais ce sur quoi je voudrais insister, c'est que nous appelons à ce qu'il n'y ait PAS d'escalade, pour que les gens continuent d'avoir accès à l'aide humanitaire. »

« Les civils sont partagés »

La question de cette possible offensive sur Idleb par le régime de Damas et son allié russe préoccupe aussi beaucoup les groupes rebelles et la population civile sur place. Militant de l’opposition syrienne à Idleb, Fadi Al Maari explique que « les civils sont partagés ».

« Certains sont complètement abattus, ils redoutent le pire. Le régime et les Russes mènent une guerre de l’information, il y a beaucoup de propagande. Ils annoncent que leurs troupes sont proches d’Idleb. Ils publient également des vidéos des préparatifs de leur offensive », raconte le militant.

Mais il assure que d’autres, en revanche, gardent la conviction que la situation peut changer en faveur de l’opposition. « Une partie de la population est complètement démoralisée, mais d’un autre côté il y a des gens qui croient toujours en la révolution et qui savent que les rebelles ne vont pas renoncer aussi facilement, et que la révolution vaincra même si tout le monde se ligue contre nous. »

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