Irak: limogeage du ministre de l'Electricité

Le ministre de l'Electricité irakien a payé dimanche le prix du mécontentement populaire, limogé après trois semaines de manifestations dans un pays miné par des coupures de courant dues aux milliards envolés dans la corruption. Dans les faits, Qassem al-Fahdaoui n’est que « suspendu », car seul le Parlement est autorisé à démettre définitivement un ministre de ses fonctions. L’Irak ayant procédé au début de juillet à un nouveau comptage des résultats des législatives de mai, l’ouverture de la nouvelle session parlementaire est cependant retardée.

C’est bien la détérioration du secteur de l’électricité qui a motivé la décision. La précision vient du bureau du Premier ministre, un geste en direction des Irakiens qui protestent depuis trois semaines.

Le départ de Qassem al-Fahdaoui était demandé dans les manifestations à Bagdad ou dans le sud du pays. Des manifestations contre la pénurie chronique de courant, mais aussi la corruption et la faiblesse des services publics.

Des rassemblements souvent violemment réprimés : 14 personnes ont été tuées et 275 blessées depuis le début du mouvement. 

Le manque d’électricité se fait ressentir de manière particulièrement aiguë en été : les températures peuvent atteindre dans le pays 50 degrés, la production d'électricité domestique ne couvre alors que 60% de la demande.

Les pénuries et coupures de courant sont tellement chroniques en Irak que le portefeuille de l’électricité est un poste à haut risque. Démission ou limogeage, depuis la chute de Saddam Hussein il y a 15 ans, aucun ministre de l'Electricité n'a terminé son mandat.

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