Avec notre envoyée spéciale à Ramtha, Laure Van Ruymbeke
Ils viennent d’Amman, de Jerash ou encore d’Irbid. Vers 22h, ces dizaines de camions acclamés par la foule sont remplis de nourriture, d’eau et de médicaments. Ils sont à destination de leurs voisins syriens, de l’autre côté de la frontière.
Idriss est venu d’Irbid, une ville du nord de la Jordanie. « On est venus avec deux camions, remplis de dons de la population d’Irbid. Ils ont donné ce qu’ils avaient chez eux. On a ramené du lait, des médicaments pour les diabétiques, des légumes, du pain. »
Dans un immense terrain vague de la ville, les volontaires déchargent les camions. Des montagnes de pains et de packs d'eau s’accumulent sur le sol. Amira Ghanim, l'adjointe du maire de Ramtha, raconte : « Tout a commencé avec des petites donations de la population de Ramtha, et d’un coup on a reçu plein de dons de toutes les villes. »
Mais la joie de tous ces volontaires est de courte durée. En pleine nuit, des camions reviennent de la frontière. Ils n’ont pas pu passer. Eid en revient : « Nous avons beaucoup médicaments très chers d’Amman, on les a amenés selon les demandes ici et personne n’en profitera, car la frontière est fermée jusqu’à demain. »
A quelques kilomètres seulement, ce sont près de 60 000 Syriens qui sont bloqués à la frontière.