Avec notre envoyée spéciale à Ramtha, Laure Van Ruymbeke
Dans les rues de Ramtha, une personne sur deux vient de Syrie. C’est d’ici que, pendant cinq années, des centaines de milliers de réfugiés syriens sont arrivés en Jordanie. Mais aujourd’hui, la frontière est fermée. A 10 km d’ici, au moins 60 000 Syriens cherchent à entrer en Jordanie pour fuir les bombes, qui ne cessent d’exploser.
Pour certains habitants, c’est insupportable. Comme pour Mohammed Moufaq, comptable à Ramtha :
« On demande à notre roi, sur un plan humain et islamique, d’ouvrir les frontières. On sait que la Jordanie est sous pression et que notre économie est très mauvaise, mais on lui demande d’aider ces pauvres gens innocents, les femmes et les enfants, à se protéger de la chaleur, il fait près de 40-45 degrés à l’extérieur, et surtout il y a des bombes. »
Mohammed Ahmad, maître d’école dans la ville, n’est, lui, pas de cet avis. « Nous avons près d’un 1,5 million de réfugiés. Le problème serait-il réglé si nous laissions venir 200 000 nouvelles personnes ? Pourquoi la solution ne vient-elle pas des pays impliqués dans la guerre, comme la Russie, les Etats-Unis, la France ou le Royaume-Uni ? »
La frontière restera fermée, martèle le gouvernement jordanien. La Jordanie a donné pour les réfugiés. Et c’est, selon lui, dans les espaces sécurisés de Syrie qu’une solution doit être trouvée.
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