Avec notre correspondant à Amman, Jérôme Boruszewski
Amman est en contact avec Washington et Moscou pour sauver la zone de désescalade dans le sud de la Syrie, cette région où les Etats-Unis, la Russie et la Jordanie s'étaient entendus il y a un an pour interrompre les combats. Le royaume jordanien veut stabiliser sa frontière nord, car « la Jordanie ne peut pas recevoir davantage de réfugiés », indique le gouvernement. Plus d'un million de Syriens ont déjà trouvé refuge dans le royaume hachémite.
Or, depuis mardi 19 juin, plus de 17 000 civils ont fui les combats qui font rage dans le sud de la Syrie et 55 autres ont été tuées, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Et certains se rapprochent parfois de la frontière avec la Jordanie pour plus de sécurité.
Cette initiative diplomatique jordanienne a toutefois bien peu de chances d'aboutir, car les Etats-Unis et la Russie ont en fait déjà sacrifié cette zone de désescalade. Samedi 23 juin, l'aviation russe a mené plus d'une quarantaine de raids aériens dans cette même zone, d'après l'OSDH.
L'Observatoire rapporte par ailleurs que les Etats-Unis ont lâché les groupes syriens d'opposition et qu'ils ne les défendront pas militairement. Washington avait pourtant promis « des mesures fermes et appropriées » pour protéger le cessez-le-feu dans le sud de la Syrie.
La Jordanie est finalement la seule à défendre la désescalade dans cette zone, alors que les forces gouvernementales syriennes ne sont qu'à 5 kilomètres de la frontière jordanienne.