La Jordanie inquiète après les offensives du régime syrien dans le Sud

La tension gagne le sud de la Syrie. Après avoir repris la Ghouta orientale en avril dernier après d’intenses affrontements dans cette région proche de la capitale Damas, le gouvernement syrien s’attaque désormais aux provinces du sud-ouest, encore contrôlées par l’opposition. L’Observatoire syrien des droits de l’homme évoque la mort d’au moins six personnes mercredi, suite à des tirs d’obus dans les environs de la ville de Daraa, non loin de la frontière jordanienne. Une offensive qui inquiète le royaume jordanien.

Avec notre correspondant à Amman, Jérôme Boruszewski

Ces affrontements se sont déroulés dans une zone de désescalade, une zone où la Russie, les Etats-Unis et la Jordanie s’étaient entendus l’an dernier pour interrompre les combats afin de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire et de favoriser une solution politique au conflit. La Jordanie est très attachée à ces zones de désescalade, car le royaume hachémite cherche à sécuriser sa frontière avec la Syrie afin de garantir la stabilité dans les provinces du nord de la Jordanie qui accueillent des dizaines de milliers de réfugiés syriens.

Jusqu’à présent, Amman a mené une diplomatie modérée, soutenant l’opposition syrienne sans appeler ouvertement à un changement de régime en Syrie, et ce pour ne fâcher personne et ne pas risquer de subir la violence des répercussions du conflit syrien. Ce regain de tensions dans le sud de la Syrie met donc à l’épreuve la diplomatie jordanienne.

Amman espère depuis des mois rouvrir sa frontière avec la Syrie pour faciliter les échanges économiques et permettre le retour des réfugiés. Paradoxalement, l’offensive de l’armée gouvernementale syrienne dans le sud, si elle est rapide et victorieuse, pourrait, à terme, faciliter cette réouverture de la frontière et donner une bouffée d’oxygène à l’économie jordanienne.

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