avec nos envoyés spéciaux à Bagdad, Sami Boukhelifa et Richard Riffonneau
Assis en tailleur sur son canapé, Muntadhar Al Zaidi, reçoit dans sa maison à Bagdad. A ses côtés, des membres de son équipe de campagne et une télévision internationale.
Elle tourne un documentaire sur celui qui s'est opposé autrefois à la présence américaine en Irak. « Le 14 décembre 2008, j'ai jeté mes chaussures au visage de George Bush, le criminel. Cela traduisait la colère du peuple irakien qui refusait de vivre sous le joug de la colonisation américaine », nous explique t-il.
Torturé, emprisonné durant neuf mois dont trois passés à l'isolement, à sa libération le journaliste devient militant des droits de l'Homme. Avec le départ des troupes américaines, il rêve d'un avenir glorieux pour l'Irak. Les choses ne se passent pas comme imaginées. « J'ai décidé de briguer un mandat de député pour lutter contre la corruption et défendre les droits de l'Homme. Le journalisme est étroitement lié à la politique, et qui de mieux qu'un journaliste pour faire ce travail ? Un religieux ? Certainement pas ! Je suis le fils du peuple, le fils des pauvres qui comprend la douleur des plus démunis. »
Muntadhar Al Zaïdi se présente sur une liste électorale inédite en Irak. Une alliance de leaders chiites et de communistes.