A l'été 2012, la direction de l'usine Lafarge dans le nord de la Syrie quitte ce pays où la guerre fait rage. A ce moment-là, seuls les employés syriens restent sur place pour faire tourner l'usine. Les jihadistes de l'organisation Etat islamique se font de plus en plus menaçants et les employés craignent pour leur vie.
En septembre 2013, Sonia Artinian prend la direction des ressources humaines du groupe. Elle préside des « comités de sûreté mensuels », mais affirme ne pas avoir été chargée des opérations en Syrie.
Six autres dirigeants mis en examen
Les juges ont décidé de creuser cette question et de la poursuivre pour « mise en danger de la vie d'autrui ». Ils lui accordent le statut intermédiaire de témoin assisté pour ce qui concerne le « financement d'une entreprise terroriste », à la différence de six autres cadres et dirigeants de Lafarge, qui, eux, ont été mis en examen pour les deux chefs d'accusation.
En effet, entre juillet 2012 et septembre 2014, la filiale syrienne du groupe aurait versé l'équivalent de plus de 400 000 euros au groupe Etat islamique afin de pouvoir continuer à faire fonctionner son usine, malgré des risques de plus en plus graves. Parmi les nombreux employés enlevés, l'un a été tué, un autre reste porté disparu.