L'ex-PDG de Lafarge Bruno Lafont a affirmé devant les juges d'instruction n'avoir été informé qu'en août 2014 de versements à des groupes jihadistes, dont le groupe Etat islamique, afin de pouvoir continuer à travailler en Syrie. Mais son numéro 2, l'ex-directeur général adjoint Christian Herrault, en charge de la Syrie, prétend, pour sa part, qu'il a rendu compte à son supérieur de l'existence de tels financements dès 2013.
Ces deux ex-dirigeants de Lafarge font partie des six cadres mis en examen dans l'affaire du versement, entre 2011 et 2015, de 13 millions d'euros aux factions armées syriennes.
L'ex-PDG ajoute que, peu favorable à cet accord financier avec les jihadistes, il avait alors décidé de la fermeture de l'usine. L'usine a été conquise par le groupe Etat islamique quelques semaines plus tard.
Un investissement de 600 millions d'euros
Mis en examen pour mise en danger de la vie d'autrui et financement du terrorisme, les dirigeants de Lafarge dont le PDG de l'époque nient avoir voulu protéger l'investissement de plus 600 millions d'euros que représentait cette cimenterie du nord de la Syrie.