Syrie: un nouveau convoi humanitaire réussit à pénétrer dans la Ghouta orientale

En Syrie, un nouveau convoi humanitaire a pu pénétrer ce vendredi 9 mars dans la Ghouta orientale près de Damas, pour distribuer de l'aide aux habitants assiégés. Treize camions transportant de l'aide « sont à l'intérieur » du fief rebelle, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge. Le convoi a réussi à livrer de l'aide malgré les bombardements.

Treize camions remplis de nourriture ont pu passer dans la Ghouta orientale. De quoi subvenir aux besoins de 12 000 personnes pendant un mois, selon la Croix rouge internationale. Ces camions n'avaient pas pu être déchargés lundi lors d'un premier convoi, à cause des bombardements.

Et  la même chose a failli se produire ce vendredi. Pendant que le personnel arrivait dans la ville de Douma, au nord de la Ghouta, des avions russes ont pilonné les environs, malgré des garanties fournies la veille.

Ces convois d'aides arrivent au compte-gouttes. Déjà lundi 5 mars, des camions n'avaient pas pu décharger la totalité de leurs marchandises à cause des violences.

Les habitants de la Ghouta, 400 000 personnes au total, vivent dans des conditions épouvantables, totalement assiégées. En trois semaines, un millier de civils ont été tués, des milliers d'autres blessés.

En dehors de la nourriture, il y a également un manque cruel de matériel médical. 15 des 20 hôpitaux soutenus par l'ONG Médecins sans frontières ont été touchés par des bombardements. MSF s'en émeut dans un communiqué. Selon l'organisation, ce matériel, en particulier chirurgical, est presque systématiquement confisqué par le régime de Damas lors des passages de convois, ce qui empêche les blessés d'être soignés. L'ONG dénonce une stratégie délibérée des autorités syriennes et parle de crimes de guerre.

L'aide humanitaire entravée

« L’action humanitaire dans la guerre en Syrie est complètement empêchée », souligne Pierre Mendiharat, directeur adjoint des opérations pour MSF. « L’aide est complètement contrôlée par le gouvernement. Les convois sont délestés de tout le matériel le plus important, par conséquent ça n’a pas beaucoup d’impact. »

Le responsable de MSF n'hésite pas à parler d'une « vaste manipulation de la soi-disant action humanitaire »à causenotamment des trêves trop courtes« qui ne permettent pas de faire grand-chose et qui justifient qu’on bombarde en dehors de ces soi-disant trêves »ou des corridors « soi-disant humanitaires » qui sont en réalité« impraticables ».

« Personne ne peut prendre [les corridors] soit parce que les rebelles empêchent les civils de sortir pour ne pas se retrouver sans civils, soit parce que si vous vous retrouvez en zone gouvernementale chez l’ennemi, c’est des probabilités de tortures et d’exécutions très élevées », explique Pierre Mendiharat. « Donc personne ne prend ces corridors. Mais ensuite ça sert d’alibi pour dire : " les gens ne sont pas sortis quand ils auraient pu, par conséquent ils soutiennent les rebelles appelés terroristes et puis on a donc le droit de les bombarder " ».

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