Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
La dernière fois que le Conseil national palestinien s'est réuni, c'était il y a 8 ans pour une réunion d'urgence. Cette fois-ci, il doit tenir une session dite « ordinaire ». Mais malgré le nom, ce type de réunion est tout sauf ordinaire.
« La dernière réunion a eu lieu en 1996, admet Mohamed Shtayyeh, l'un des proches conseillers du président Mahmoud Abbas. Quand Yasser Arafat était en vie et que Bill Clinton était en visite dans la bande de Gaza. »
Cette réunion sera donc une première en 22 ans, et un événement politique majeur. « Avoir cette réunion du Conseil national palestinien est une étape très importante pour remettre de l'ordre dans notre maison », insiste Mohamed Shtayyeh.
Le Conseil national palestinien a deux fonctions : définir un nouveau programme de l'OLP et désigner un nouveau comité exécutif chargé de l'appliquer. Cette réunion doit donc redonner de la légitimité à la direction palestinienne qui en manque cruellement.
Mais cette « maison » n'est pas celle de toutes les factions palestiniennes ; le Hamas n'est pas membre de l'OLP, notamment. Cependant, Mohamed Shtayyeh réfute l'idée que cette réunion exclue des parts importantes de la classe politique palestinienne : « Tout membre du Conseil législatif palestinien est automatiquement membre du Conseil national palestinien. Le Hamas a 74 membres au Conseil législatif, donc le Hamas peut venir à la réunion s'il le veut vraiment. »
Pourtant le Hamas, qui souhaite négocier son adhésion à l'OLP, se dit exclu de cette rencontre décidée sans son assentiment. Et la formation dénonce « une opportunité manquée d'élire un nouveau comité représentant tous les Palestiniens ». Cette réunion semble également souligner l'impasse dans laquelle se trouve aujourd'hui la réconciliation palestinienne.