Bahreïn: l’activiste Nabil Rajab restera en prison, il n'a plus de recours

La Cour de cassation de Bahreïn a confirmé lundi 15 janvier la peine de deux ans d'incarcération prononcée au mois de juillet 2017 à l'encontre du célèbre activiste Nabil Rajab. C'est pour avoir critiqué le pouvoir de Manama dans des interviews télévisées que Nabil Rajab a été condamné, reconnu coupable d'avoir « propagé des rumeurs et de fausses informations ».

En juillet 2017, Nabil Rajab avait été reconnu coupable d'avoir « propagé des rumeurs et de fausses informations » et condamné à deux ans de prison, en liaison avec des interviews télévisées critiques du gouvernement bahreïnien. Il avait contesté ce verdict mais, en novembre, une Cour d'appel avait maintenu le jugement.  La décision lundi de la Cour de cassation ne peut plus faire l'objet de recours.

L’appel de sa famille à la France et au Royaume uni

De nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), réclament la libération de Rajab, figure de l'opposition bahreïnie qui a passé quatre des six dernières années en prison. Il est l'un des chefs de file du mouvement de contestation à Bahreïn.

Joint par RFI, un membre de sa famille, qui souhaite rester anonyme, a réagi sur la condamnation. «Le gouvernement de Bahreïn a prouvé ce que Nabil Rajab soutient depuis longtemps. A savoir qu'il n'y a pas de liberté d'expression. C'est en disant cela qu'il a été arrêté. Nabil Rajab soutient aussi que la justice est utilisée pour arrêter les dissidents et les défenseurs des Droits de l'Homme. Et là encore, la Cour l'a prouvé aujourd'hui en le condamnant. C'est le prix à payer aujourd'hui au Bahreïn, lorsqu'on est un défenseur des Droits de l'homme, lorsque l'on ose parle ouvertement. Nabil Rajab a d'ailleurs un autre procès en cours, cette fois pour s'être opposé à l'intervention au Yémen, de l'Arabie saoudite et de son allié, Bahreïn. Il doit normalement être libéré dans 11 mois, sauf s'il est condamné dans cette autre affaire. Il risque là 15 ans de prison juste pour des tweets contre cette guerre. Une guerre qui a fait des milliers de victimes civiles. Les gouvernements étrangers, comme ceux du Royaume Uni et de la France, devraient demander à Bahreïn de respecter les Droits de l'homme».

Car M. Rajab risque également une peine d'emprisonnement de 15 ans dans une autre affaire liée à des tweets dans lesquels il aurait critiqué l'Arabie saoudite et ses alliés, dont Bahreïn, pour leur rôle dans la guerre au Yémen. C'est le 21 février qu'est fixée la prochaine audience dans cette autre affaire où Nabil Rajab risque 15 ans de prison

(Avec AFP)

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