Avec notre envoyée spéciale à Nabi Saleh, Marine Vlahovic
La famille Tamimi, originaire du village de Nabi Saleh, en Cisjordanie, et très connue pour son militantisme contre l'occupation israélienne, dénonce une campagne orchestrée par l'armée et les colons.
Perché sur une colline, Waed Tamimi regarde d'un air absent les heurts qui opposent l'armée israélienne aux habitants de Nabi Saleh. Sa sœur Ahed, sa mère et sa cousine ont toutes trois été arrêtées au cours des derniers jours. Et pour rien, affirme-t-il.
« Non elles n'ont rien fait, insiste-t-il. Si elles ont agi comme ça, c'est parce que les soldats ont tiré sur notre cousin. Si c'était arrivé à votre cousin, vous auriez fait comme Ahed, ou même pire… »
Car la scène où l'on voit Ahed, 17 ans, gifler un soldat israélien a eu lieu quelques heures après une manifestation au cours de laquelle un adolescent de la famille a été gravement blessé par un tir de balle en caoutchouc.
Une manifestation habituelle dans ce village de 600 habitants qui fait face à une colonie israélienne. Et qui est à la pointe de la contestation contre l'occupation. Manal Tamimi, un autre membre de la famille, est inquiète. Car si la vidéo d'Ahed est devenue virale, c'est en raison, dit-elle, d'une campagne orchestrée par les colons.
« Cela veut dire qu'Israël est un Etat sans loi, gouverné par les colons et il n'y a jamais de justice quand un Palestinien se trouve confronté à un soldat. Dans ce dossier, il n'y aura pas de justice. »
Le ministre de l'Education israélien, Naftali Bennett, a affirmé qu'Ahed Tamimi pouvait encourir jusqu'à sept ans de prison.