Comme la veille, c'est près de Souleymanieh, dans le nord-est du Kurdistan irakien, que les manifestations ont été les plus importantes, mardi. Et elles ont tourné au drame dans une localité où les émeutiers ont incendié les bâtiments des principales forces politiques, le Parti démocratique du Kurdistan et l'Union patriotique du Kurdistan. Des affrontements ont ensuite éclaté avec les forces de l'ordre qui ont ouvert le feu.
Des scènes similaires ont eu lieu dans d'autres villes de la région autonome où des sources hospitalières parlent de dizaines de blessés, parfois par balle.
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Les manifestants s'en prennent aux formations politiques et donc à la classe dirigeante du Kurdistan, discréditée depuis le fiasco du référendum de septembre. Les Kurdes avaient alors voté « oui », mais le rêve d'indépendance a tourné au cauchemar puisque dans la foulée l'armée irakienne a repris le contrôle de territoires revendiqués par les Kurdes. Des zones riches en pétrole.
Le pouvoir de la région autonome est aussi critiqué en raison de la dégradation de la situation économique et sociale : hausse des prix, pénuries d'électricité, salaires impayés. Le tout sur fond de corruption.