Exaspérés par la détérioration de la situation économique après le référendum d'indépendance du 25 septembre initié par l'ancien président Massoud Barzani et rejeté par Bagdad, les protestataires ont incendié les permanences du Parti démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani), de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK fondée par Jalal Talabani), du parti Goran, de l'Union islamique et du Groupe islamique. Ils ont également mis le feu à un bâtiment des services de sécurité, a déclaré Abdel Razak Charif, un des chefs du parti Goran.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté lundi à travers le Kurdistan irakien, notamment dans la ville de Souleimaniyeh et dans la province du même nom ainsi que dans des localités de la province d'Erbil. Parmi eux, beaucoup de fonctionnaires dont les salaires ont été amputés et sont versés de manière erratique, mais aussi des travailleurs journaliers victimes du ralentissement économique.
Depuis le référendum sur l'indépendance et les mesures de rétorsion économique de Bagdad, de nombreuses entreprises ont fermé leurs portes, le chômage s'est accru et les jeunes ne trouvent plus de travail.
La perte de Kirkouk : un coup dur pour le Kurdistan
L'ex-président du Kurdistan irakien Massoud Barzani avait organisé un référendum sur l'indépendance le 25 septembre malgré l'opposition du pouvoir central de Bagdad qui souhaite que cette région autonome du nord continue d'être partie intégrante de l'Irak. Le « oui » à l'indépendance l'avait largement emporté, mais Bagdad n'a jamais reconnu ce résultat ni le référendum lui-même.
Après la consultation, le gouvernement fédéral avait fait mouvement en direction du Kurdistan et s'était emparé de territoires disputés entre Bagad et Erbil, notamment la riche province pétrolière de Kirkouk, portant un coup sévère aux rêves d'indépendance économique des Kurdes. Le Kurdistan irakien, qui connaissait déjà une situation économique difficile avant le référendum en raison de la baisse des cours du pétrole, a vu ses ressources pétrolières réduites de moitié après la perte de Kirkouk.