Avec nos envoyés spéciaux en Syrie, Sami Boukhelifa et Boris Vichith
Vendredi 13h30, fin de la grande prière. Le village de Faraj près de Deir Ezzor. Plusieurs dizaines de civils font route vers le nord. Derrière eux, plus au sud, l’une des dernières batailles contre le groupe Etat islamique en Syrie est engagée.
Depuis plusieurs jours, les habitants de la vallée de l’Euphrate abandonnent tout et fuient les combats souvent à pied, parfois entassés dans des camions.
Leur région est désormais le seul réduit jihadiste du pays. Après avoir perdu ses grandes villes et Raqqa, sa capitale autoproclamée, l’organisation Etat islamique s’est retranchée dans cette région du sud-est de la Syrie frontalière avec l’Irak.
Les forces anti-jihadistes avaient une crainte : l’EI sans son territoire multipliera les attentats.
Ce vendredi, un jihadiste au volant de son véhicule piégé, un infiltré, est passé à l’action. Il est pourtant assez éloigné des lignes de front, mais mène son attaque jusqu’au bout. Sa charge est déclenchée au milieu de villageois. Le bilan est meurtrier.
Déclaration de Mostapha Bali, porte-parole des Forces démocratiques syriennes, interrogé par les envoyés spéciaux de RFI en Syrie.
« Ce vendredi, les mercenaires de Daech ont attaqué des civils qui étaient en train de fuir les zones de combats, les zones contrôlées par les jihadistes, et les zones tenues par le régime syrien. Ces civils fuyaient en notre direction, ils voulaient rejoindre les zones sous notre contrôle.
L’attentat s’est produit dans le village de Faraj. Une voiture piégée de Daech a foncé sur la foule de civils qui étaient regroupés et elle a explosé. Il y a eu une trentaine de morts et autant de blessés dans cette attaque terroriste. Cela s’est produit en début d’après-midi ce vendredi.
Le véhicule piégé a foncé sur la foule dans ce village qui se situe au nord de Deir Ezzor. Les blessés ont été évacués vers des hôpitaux. Certains sont dans un état critique. »