Avec nos envoyés spéciaux à Raqqa, Sami Boukhelifa et Boris Vichith
A bout de bras, Abou Khalil tente péniblement de mettre en route son générateur électrique. A Raqqa, au milieu des carcasses de maisons, la sienne a tenu le coup. Incendiée, mais pas détruite. Il tente avec sa femme de la remettre en état.
« Le plus important, c’est le courant électrique pour le chauffage, mais je n’arrive pas à faire redémarrer mon générateur à cause du carburant. Le carburant est de très mauvaise qualité et il n’y a personne en ville pour réparer mon générateur. Il faut que les gens reviennent pour que la vie reprenne », dit-il.
Une pelle entre les mains, Nahla, la femme d’Abou Khalil, dégage l’entrée de leur maison. Des gravats bloquent la rue. Toutes les infrastructures sont détruites.
Sans eau ni électricité, Nahla redoute l’arrivée de l’hiver. « On a peur de l'hiver, dit-elle. Je crains pour mes enfants. Bientôt il fera très froid. Avec mon mari nous sommes revenus, mais nos enfants sont dans un refuge. Une ancienne école où vivent plusieurs familles. Nous n’avons même plus de vêtements. Mais du moment où nous n’avons plus à subir l’oppression de Daech tout va bien. »
Dans la maison de Nahla et d’Abou Khalil, tous les meubles ont brûlé. Le sol est couvert de vaisselle cassée. Le couple est confiné dans un périmètre réduit à cause des mines. Parmi les Forces démocratiques syriennes qui ont libéré la ville, il n’y a que deux équipes de déminage.
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