Avec nos envoyés spéciaux à Raqqa, Sami Boukhelifa et Boris Vichith
Raqqa, autrefois capitale du groupe Etat islamique, désormais capitale des décombres et de la poussière plongée dans un silence profond. On entend les mouches voler. La ville en est d’ailleurs infestée, certainement à cause des cadavres toujours sous les gravats.
Rares sont les immeubles encore debout. Des millefeuilles de dalles de béton. Les étages qui s’empilent. Et pour ajouter au chaos, des mines et des IED, des engins explosifs improvisés.
En se repliant, les jihadistes ont tout piégé. Pour se déplacer aujourd'hui, on marche dans les pas des soldats des Forces démocratiques syriennes, qui nous accompagnent et nous ouvrent le passage.
Ce sont d’ailleurs ces soldats, les FDS, les Forces démocratiques syriennes, qui ont libéré la ville il y a un mois et qui la tiennent depuis. Ils sont postés à chaque rond-point. Les habitants de Raqqa ont disparu, ils sont dispersés dans les camps de réfugiés ou dans les villages aux alentours.
Cette semaine les FDS ont autorisé le retour de certaines familles. Uniquement, celles dont les maisons sont encore debout, qui ont été déminées, et qui vivent dans les quartiers éloignés du centre-ville qui reste toujours bouclé.