Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Ce rapport confidentiel d'une trentaine de pages est formel : les experts qui ont travaillé dessus se disent absolument convaincus de la responsabilité du régime dans l'attaque de Khan Cheikhoun le 4 avril dernier, une attaque qui avait suscité l'indignation internationale et provoqué des tirs de missiles en représailles par Washington.
Damas avait d'abord tenté d'accuser les rebelles en invoquant le bombardement malheureux d'un dépôt contrôlé par des opposants au régime et qui aurait abrité du gaz sarin.
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Mais ces experts indépendants mandatés par le conseil de sécurité de l'ONU démontent point par point les arguments du régime Assad pour se disculper. Toutes les interviews de témoins, les échantillons recueillis sur place, l'analyse des plans de vol pointent la responsabilité du régime syrien et il ne peut s'agir, selon ces experts, que d'une bombe lancée au petit matin du 4 avril, d'une puissance suffisamment importante pour que du gaz sarin ait continué à s'échapper du cratère dix jours après l'attaque.
Les échantillons prélevés sur place ont aussi permis de relever la présence d'un précurseur chimique qui avait déjà été identifié dans les stocks d'armes chimiques syriens. Des photos et des vidéos corroborent par ailleurs la présence d'avions Sukkhoi de l'aviation du régime dans le ciel de Khan Cheikhoun ce jour-là.
La Russie, alliée du régime de Damas, affirme elle que le sarin retrouvé est venu de l'explosion d'un obus au sol et non d'une attaque aérienne syrienne... Suite à la publication de ce rapport, Moscou a dénoncé des « incohérences » dans les conclusions de l'ONU. Pour le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, le futur de la Syrie se fera sans Bachar al-Assad ou sa famille à sa tête.
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