En 25 ans de relations diplomatiques, l’Inde et Israël ont développé d'intenses échanges commerciaux et stratégiques. Delhi est désormais l'un des principaux clients de l'industrie israélienne d'armement. Tous domaines confondus, les échanges commerciaux entre les deux pays devraient atteindre 5 milliards de dollars à la fin de l'année, indique notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil (voir encadré). C'est donc un dirigeant allié qu'Israël reçoit.
Et pour Yuval Rotem, le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, cette visite est un marqueur de la relation qui unit les deux pays. « C'est véritablement une visite historique. Le Premier ministre accompagnera le Premier ministre Modi dans presque tous ses déplacements, ce qui est du jamais vu dans les visites officielles de ces dernières années. Cela souligne l'importance que nous attachons à cette visite », précise-t-il.
Narendra Modi ne se rendra pas en Cisjordanie occupée. Aucune rencontre prévue avec les responsables palestiniens. Est-ce le signe d'un soutien de celui que Benyamin Netanyahu appelle son « ami » dans le conflit israélo-palestinien ? « Nous ne parlons pas d'un système automatique où un jour, vous êtes d'un côté et du jour au l'autre, vous changez de position du tout au tout. Rien dans les relations internationales ne fonctionne de cette manière. C'est un processus, un travail en cours », explique Mark Sofer, responsable du bureau Asie-Pacifique du ministère des Affaires étrangères.
Mais il reconnaît qu’au-delà des contrats commerciaux, le soutien de l'Inde dans les instances internationales sera au cœur des discussions entre les deux dirigeants.
■ Israël-Inde : la défense au cœur des échanges
Israël figure parmi les principaux fournisseurs de matériel militaire à l'Inde, avec l'équivalent de près de 900 millions d'euros de ventes par an. En mai dernier, Israël a annoncé un contrat de 550 millions pour la livraison de systèmes anti-aériens à la marine indienne. Ce nouveau contrat s'ajoute à une autre grosse transaction, conclue en avril. L'Inde avait alors acheté des missiles et des technologies militaires pour la somme record de 1,6 milliard d'euros.
Mais la visite du Premier ministre indien ne devrait pas se limiter au seul secteur de la défense. L'agriculture, la gestion de l’eau, l’énergie ou encore le tourisme devraient aussi être au menu des discussions. New Dehli fait face à de nombreux défis agricoles. Israël aide déjà ce pays à moderniser son agriculture avec par exemple sa technique d'arrosage de goute-à-goutte. Narendra Modi espère que sa visite ouvrira la voie à des transferts de technologies agricoles haut de gamme qui bénéficieront aux paysans indiens.
Sans oublier l'accord de libre-échange entre les deux pays. Un dossier qui traîne depuis des années.