Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Farouche opposant à un rapprochement avec l’Iran, Donald Trump n’avait eu de cesse durant sa campagne de dire qu’il allait renégocier cet accord. Avec ce nouveau test de missile, dimanche 29 janvier, Washington avait donc l’occasion de faire entendre sa voix. Mais Nikki Haley, l’ambassadrice américaine à l’ONU, est restée étonnamment mesurée. Elle considère certes ce test comme « inacceptable », mais n’a jamais évoqué clairement le terme de « violation ».
La résolution du Conseil de sécurité n’interdit pas explicitement ces tirs de missile à condition qu’ils ne participent pas du programme nucléaire.
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Faut-il y voir une tentative de calmer le jeu alors que les tensions sont vives suite à la décision de Donald Trump d’interdire temporairement l’entrée des Iraniens aux Etats-Unis ?
L'ambassadrice américaine, sibylline
Nikki Haley est restée muette sur les intentions réelles de son administration, concluant, sibylline, à l’adresse des iraniens : « Nous n’allons pas rester les bras croisés. Vous nous verrez leur demander des comptes. »
De son côté, l’ambassadeur de France à Téhéran, François Nicoullaud, n’a aucun doute sur le caractère sulfureux du dossier : « L’administration de Donald Trump utilisera certainement le dossier balistique pour mettre en difficulté l’Iran. Il est possible que Trump fasse adopter des mesures de sanctions à l’égard de l’Iran […] Ça va créer effectivement de sérieuses tensions. Les Iraniens diront à ce moment-là : l’accord nucléaire a levé les sanctions, mais en quelque sorte vous rentrez par la fenêtre pour les rétablir sur un sujet qui n’a jamais fait l’objet d’obligation de notre part. »