De notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Ils sont plusieurs dizaines d’hommes rassemblés aux fins fonds de Jabal al-Mukaber. Sur cette place reculée, des chaises en plastique ont été installées et une photo de Fadi al-Qunbar, celui qui a jeté son camion sur un groupe de soldats, accrochée sur un grillage.
Soudain, l’arrivée de la police est annoncée, la place commence à être nettoyée. Certaines chaises sont rangées, la photo décrochée, les enfants mis à l’abri. Quelques instants plus tard, plusieurs voitures de police entrent dans ce dédale de rues. Un gradé avance et prévient l’un des représentants de la famille qu’il ne peut y avoir de rassemblement à la mémoire de l’assaillant. Un message qui est en fait un rappel.
« La police israélienne est venue deux fois. Ils ont démonté la tente qu’ils avaient érigée, cassé des chaises et essayé de frapper les hommes. Ils ont dit que s’il y avait une cérémonie à la mémoire de Fadi, ils nous arrêteraient. C’est difficile. On ne sait pas quoi faire maintenant », explique le cousin du conducteur du camion.
Cette fois-ci, il n’y a eu ni heurts ni arrestations. Les policiers sont restés quelques minutes, puis repartis. Les hommes, eux, sont restés sur la place.