Avec notre correspondante à Erbil, Oriane Verdier
Au rez-de-chaussée de l’hôpital ouest d’Erbil, militaires et habitants de Mossoul sont allongés côte à côte sur des lits blancs. Marwan, le médecin virevolte, d’un patient à un autre.
« La capacité de cet hôpital est limitée alors parfois je dois soigner les patients à même le sol. Moi, je fais du bénévolat ici, je n’ai pas de salaire, car le gouvernement kurde ne peut plus nous payer. Nous manquons de médicaments, d’équipements, d’instruments pour les opérations. C’est la responsabilité de l’Irak. Mais le gouvernement de Bagdad n’envoie pas de médicaments à Erbil. Nous avons une crise économique ici au Kurdistan. Donc, nous avançons au jour le jour ».
Dans les couloirs, Oday Aladamy, le représentant du gouverneur de la région de Mossoul aimerait apporter de l’aide à ses voisins kurdes, mais lui aussi est démuni.
« Le budget vient du gouvernement de Bagdad, mais ils nous ont tourné le dos parce que notre ville est considérée comme une ville occupée par Daech, et aussi parce qu'il y a des rivalités politiques. La province de Ninive ne reçoit plus le budget national. Aucun ministre, pas même celui de la Santé, n'est venu aider les déplacés. On a entendu qu'il y avait un plan. Mais ce plan jusqu'à présent n'a pas été appliqué. Sans les hôpitaux kurdes nous n'aurions ni médicament ni rien pour soigner les patients », déclare-t-il à RFI.
Avant 2014, ce sentiment d’abandon des populations arabes sunnites a facilité l’arrivée de l'organisation Etat islamique. Aujourd’hui, ces débats politiques compliquent le bon déroulement de l’offensive sur Mossoul.