Avec notre correspondante à Ramallah, Marine Vlahovic
Depuis la véranda de sa maison d'Al-Bireh, une ville de la banlieue de Ramallah Oum Fadi n'a qu'à tirer ses rideaux pour montrer du doigt la colonie de Psagot, située à seulement quelques centaines de mètres. L'implantation israélienne, a été construite dans les années 1980 sur les terres de sa famille, et si sa fille Madaya a été surprise du vote d'hier, elle n'est pas optimiste pour autant : « Je pense que c'est une bonne résolution, mais il faut qu'elle soit suivie d'effets... Car c'est trop dur de vivre à côté d'une colonie. Par exemple, je dois toujours tenir éloignés mes enfants pendant les affrontements avec l'armée. Les enfants grandissent dans la peur ici. Et je ne pense pas que ça changera quelque chose. C'est juste une résolution, on en eu tellement des Nations unies qui n'ont pas été appliquées. Mais c'est tout de même une bonne mesure. »
Manal Tamimi, activiste palestinienne, vit à Nabi Saleh, à quelques kilomètres du siège de l'Autorité palestinienne, située aussi en face d'une colonie. C'est pour elle une petite victoire, mais elle est tout de même inquiète pour l'avenir : « J'ai peur que ça ne reste qu'une résolution... Et Donald Trump va arriver au pouvoir. On ne sait pas ce qu'il va faire. Le pire est à venir. »
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A Gaza, le Hamas salue
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a salué samedi l'adoption d'une résolution de l'ONU réclamant la fin de la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens occupés comme une « évolution importante » dans les relations internationales.
« Le Hamas apprécie la position des Etats qui ont voté au Conseil de sécurité pour le droit du peuple palestinien (à vivre) sur ses terres et ses propriétés », a affirmé Fawzy Barhoum, porte-parole du mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza. Il demande « davantage de prises de positions comme celle-ci » pour permettre « la fin de l'occupation ».