Cisjordanie: des colons israéliens acceptent de quitter l'avant-poste d'Amona

Un compromis a été trouvé entre les colons israéliens d'Amona et le gouvernement de l'Etat hébreu. L'avant-poste, créé en 1996 sur des terrains palestiniens, sera déplacé. 24 des 40 familles pourront s'installer sur un terrain adjacent. C'est la fin d'une crise gouvernementale. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu s'est félicité de cette décision, lui qui avait appelé à éviter les violences en cas d'évacuation de force. Le cas Amona n'est pour autant pas terminé : selon une organisation de défense des droits des Palestiniens, les nouveaux terrains appartiennent aussi à des Palestiniens.

« Jamais gouvernement n'a montré autant d'intérêt pour la colonisation (...) et jamais gouvernement n'en montrera autant » assurait ce dimanche le Premier ministre israélien. Sous la pression de Naftali Bennett, son partenaire de coalition, Benyamin Netanyahu a cherché jusqu'au bout une solution lui permettant d'éviter l'éviction forcée des 40 familles d'Amona qui refusaient de quitter ce qu'elles appellent « leur petit paradis ».

Il a tout d'abord été envisagé une loi légalisant rétroactivement les installations israéliennes sur cette colline. Mais la démarche s'est heurtée au refus de Kulanu, l'un des partis de la coalition, qui voulait respecter le jugement de la Cour suprême.

Dès lors, Amona ne pouvait rester en l'état. La première offre de relogement devait permettre à un peu plus d'un quart des familles de rester sur cette colline qu'elles revendiquent mais sur d'autres parcelles... Insuffisant aux yeux des colons, qui ont finalement obtenu la construction de 52 bâtiments. Un accord qui semblait improbable samedi soir encore, mais qui pourrait ne pas résister à un obstacle juridique. Une fois de plus, un Palestinien revendique la propriété des terrains où doivent être relogés ces Israéliens. Un litige qui devra à nouveau être arbitré par la Cour suprême, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil.

45 voix pour, 20 voix contre

L'association israélienne Yesh Din, engagée pour la défense des droits de l'homme, a fait savoir que le nouveau terrain proposé appartenait lui aussi à des propriétaires palestiniens, souligne notre envoyé spécial de retour d'Amona en Cisjordanie, Nicolas Ropert.

Le nouveau compromis proposé par le gouvernement israélien aux colons de l'avant-poste d'Amona a été longuement discuté par les 40 familles installées sur cette colline ouverte aux vents. Ils ont voté à 45 voix pour alors que 20 se sont prononcé contre cette solution. Une nette majorité qui n'a cependant pas évité les tensions.

Aucun des résidents n'a accepté de s'exprimer devant les nombreux journalistes présents sur place. Ceux qui parlent, par contre, ce sont les soutiens de l'avant-poste. Ils étaient environ 4 000 à être venus camper sur place depuis plusieurs jours malgré la pluie et le froid. Dans leur grande majorité, ces jeunes juifs extrémistes regrettent que les résidents aient cédé à la proposition faite par le gouvernement de l'Etat hébreu.

A (ré)écouterColonies israéliennes en Cisjordanie : l'épine Amona

Partager :