Cela faisait 4 ans que les Palestiniens attendaient l'autorisation israélienne. L'Etat hébreu a finalement accepté l'importation de cinq véhicules blindés qui seront utilisés par la police palestinienne. Les voitures ont passé la semaine dernière la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie sous bonne escorte israélienne. Ceci est le résultat d'une longue négociation entre Israéliens, Palestiniens, Jordaniens, mais aussi avec l'aide des Américains. En effet, le coordinateur de la sécurité des Etats-Unis dans la région a pesé de tout son poids auprès des autorités israéliennes pour obtenir leur accord.
Des voitures blindées pour les opérations sensibles
A l’heure actuelle, la flotte de véhicules de la police palestinienne est usée. En moyenne, les voitures qu'utilisent les forces de l'ordre ont entre 6 et 8 ans alors que les experts estiment que les véhicules devraient être changés tous les 4 ans. Il était donc urgent de rajeunir certains des pick-up utilisés par les policiers de l'Autorité palestinienne, même si seulement cinq nouvelles voitures blindées sont loin d'être suffisantes.
Elles permettront en tout cas de mener des opérations sensibles sans risquer la vie des policiers, notamment dans un certain nombre de camps de réfugiés de Cisjordanie contrôlés par des groupes palestiniens parfois opposés à l'Autorité palestinienne et son président, Mahmoud Abbas.
Les policiers de l’Autorité palestinienne de plus en plus visés
L’obtention de ces véhicules est le signe que les conditions de travail des policiers palestiniens se durcissent. Les forces de l'ordre de l'Autorité palestinienne sont de plus en plus souvent prises sous le feu de ces groupes palestiniens, soit pour des motifs politiques, soit quand la police tente d'empêcher des trafics.
Cet été par exemple, dans la ville de Naplouse, au nord de la Cisjordanie, quatre personnes, dont 2 policiers, avaient été tuées dans une fusillade. Dans le camp de réfugiés de Balata, situé lui aussi dans le nord de la Cisjordanie, des échanges de tirs ont eu lieu régulièrement ces derniers mois. Beaucoup de Palestiniens n'acceptent pas que leur police travaille main dans la main avec l'armée israélienne. Dans un récent sondage, deux Palestiniens sur trois réclamaient la fin de la coopération sécuritaire avec Israël.