Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert
Les rues du camp de réfugiés d'al-Amari ont retrouvé leur calme et les traces des dernières violences ont vite été nettoyées. L'exclusion d'un représentant du camp au sein du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas, a déclenché ces derniers affrontements.
Mais la colère contre l'Autorité palestinienne est plus profonde, affirme Ahmad Tomaleh qui dirige le conseil du camp. « Le camp est sous la protection des Nations unies. Mais maintenant, l'ONU se retire et finance de moins en moins le camp. Et pour des raisons politiques, l'Autorité palestinienne refuse de nous aider. S'ils le font, ils ont peur que l'ONU s'en aille complètement. Donc, ils ne font rien. Personne ne nous aide. »
Le taux de chômage frôle les 40%, en particulier chez les jeunes. Imad Bredj qui réside dans le camp ne travaille plus depuis plusieurs années. Cet abandon explique ces violences, selon ce père de famille.
« Bien sûr qu'on est furieux. La situation se dégrade dans le camp. On ne peut que le regretter. On ne peut même pas faire de projet sur l'avenir. Moi j'ai une famille et une maison, mais c'est tout. C'est de plus en plus difficile de se nourrir, de faire des achats. Je ne sais pas combien de temps je vais tenir », se lamente Imad Bredj.
Certains voient dans cette irruption de violence la main d'opposants au président de l'Autorité palestinienne. Les habitants rejettent cette explication qui passe sous silence les conditions de vie des quelque 200 000 réfugiés palestiniens de Cisjordanie.