Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Depuis quelques jours, la diplomatie russe laisse entendre qu’elle va changer d’interlocuteur pour régler la question syrienne. En début de semaine, Sergueï Lavrov a qualifié les discussions russo-américaines de « causerie sans résultat », soulignant que la coopération avec la Turquie pourrait être plus efficace.
Vladimir Poutine officialise donc cette option avec cette annonce de négociations inter-syriennes au Kazakhstan, sous l’égide de la Turquie et de la Russie. C’est donc l’éviction officielle des Etats-Unis et des pays occidentaux du dossier syrien, même si Poutine affirme que ces discussions auront lieu en parallèle de celles de Genève, histoire sans doute de ne pas totalement exclure les Nations unies. Vladimir Poutine affirme que la prochaine étape est un cessez-le-feu dans toute la Syrie.
Le précédent Palmyre
La presse russe est plus circonspecte ce matin. Plusieurs journaux soulignent que la victoire des forces syriennes à Alep ne signifie pas la fin de la guerre. Ce qui s’est passé à Palmyre, qui a été libérée par les Russes, puis reprise récemment par le groupe Etat islamique, montre que l’armée syrienne manque de ressource pour contrôler les territoires libérés.
Et cela constitue une menace pour la Russie, qui va avoir de plus en plus de difficulté à sortir du conflit. Les autorités russes, et aujourd’hui le président Poutine, affirment donc plus que jamais qu’il faut maintenant passer à un règlement politique du conflit. La Russie espère que la reprise d’Alep par les forces gouvernementales va convaincre l’opposition de se montrer plus conciliante.