Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
L'affiche était un détournement d'une autre, célèbre: celle représentant Barack Obama sur fond bleu et rouge avec comme légende le mot « hope » signifiant « espoir ». Mais cette fois-ci, c'était le visage du Premier ministre israélien qui apparaissait. Devant lui, un nœud de pendu. Et de « hope », la légende était devenue « rope », « corde » en anglais.
Douze de ces affiches ont été placardées dans un escalier d'une école d'art, l'Académie Bezalel, pendant quelques heures lundi. Un endroit qui ne se voulait pas très passant, à l'intérieur d'un établissement d'enseignement. Mais l'œuvre n'est pas restée confidentielle : le procureur général d'Israël a accepté l'ouverture d'une enquête visant l'auteur de ces affiches. Elle a été entendue mardi 13 décembre par la police.
En réponse, ce mercredi, une autre affiche est apparue sur les murs de l'école. Elle représentait Benyamin Netanyahu nu, avec une couronne sur la tête, une corde encerclant ses parties génitales et une légende demandant au procureur général : « comme ça, ça va ? ».
Cette seconde affiche a provoqué la colère des Jeunes du Likoud, le parti du Premier ministre. Le président du mouvement a réclamé la fermeture de l'école, « en attendant » dit-il « une clarification totale ».
Dans un pays en conflit comme Israël, la question sur jusqu'où peut aller la liberté d'expression revient régulièrement dans le débat public. Certains propos tenus sur les réseaux sociaux peuvent valoir à leurs auteurs des condamnations pour incitation à la violence ou au terrorisme.