De notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
A Beit Meir, le feu s’est déclaré dans la nuit. Il a vite gagné en intensité. Le village de Beit Meir a dû être évacué et les habitants ont trouvé refuge dans le village voisin de Shoresh, où une salle communale a été ouverte pour les accueillir. Les magasins ont également rouvert leurs portes au milieu de la nuit pour que les habitants de Beit Mer puissent s’alimenter. Des résidents de Shoresh leur ont également apporté de la nourriture. Il faut dire que personne n’a vraiment dormi la nuit dernière. Tout le monde suivait l’évolution de la situation. « J’avais commencé à faire mes valises, emballé mes effets personnels, mes souvenirs de famille », confie un jeune habitant de Shoresh ce matin.
Le feu est désormais éteint, mais l’accès à Beit Meir reste interdit. Plusieurs maisons y ont brûlé la nuit dernière et les inquiétudes restent vives dans la région, car c’était le troisième feu en trois jours dans ces montagnes proches de Jérusalem et le vent souffle toujours très fort. Chacun redoute donc un nouvel incendie et le paysage rappelle désormais le risque. Les vallées au loin, habituellement vertes, sont désormais noires.
Mobilisation internationale pour prêter main forte
Ce sont en tout des dizaines de milliers de personnes qui ont dû quitter leur foyer. Et sur la seule journée de jeudi, plus de 800 hectares sont partis en fumée. Le vent sec qui continue de souffler et qui attise ces feux complique la tâche des pompiers. Il devrait souffler fort encore tout au long de la journée. Les services météorologiques espèrent une accalmie dans la soirée. En attendant, des avions étrangers ont commencé à venir en aide au pays. Et la Russie, la France, de la Turquie, l'Italie, la Grèce, la Croatie, Chypre ont promis d'envoyer des appareils pour prêter main forte.
Les conditions météorologiques expliquent une partie du phénomène actuel. Fin novembre n'est pas la saison la plus à risque normalement, mais cette année les pluies se font attendre. La terre est sèche aussi un petit élément extérieur peut être le déclencheur. Un simple bout de verre sur le sol peut suffire. Mais les autorités ont aussi la conviction que certains de ces incendies sont volontaires. Et aux yeux du Premier Ministre, Benyamin Netanyahu, ces crimes sont une forme de terrorisme et seront traités comme tel, promet-il.