Avec notre correspondant au Caire, François Hume-Ferkatadji
Fin septembre, Le Figaro révélait un grave désaccord entre la France et l'Egypte qui expliquerait cette situation : l'Egypte privilégiant la thèse de l'attentat, la France celle de l'accident. Conséquence, la procédure est bloquée et les familles sont désabusées.
Florent, le frère d'une victime, joint par téléphone : « Aujourd'hui on est en colère contre ces deux gouvernements parce qu'on a l'impression qu'ils prennent en otages nos familles afin de régler leur contentieux, et on est toujours dans l'attente d'enterrer nos proches pour vraiment commencer notre deuil ».
Depuis la mi-août, plus aucune nouvelle d'EgyptAir, si ce n'est une étrange requête : l'envoi d'une copie du passeport des victimes.
La « mauvaise volonté » d'EgyptAir
« Ce qui est totalement aberrant, parce que les personnes qui partent d'un pays étranger vers un autre pays étranger ont besoin de leur passeport. Donc c'est illogique, et ça prouve bien la totale mauvaise volonté qu'EgyptAir met pour résoudre cette affaire » ajoute Florent.
Face à cette situation, la France paraît bien silencieuse, malgré un appel alambiqué lancé début août par Jean-Marc Ayrault pour demander la restitution des corps et des effets personnels.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, en visite en Egypte à la mi-novembre, indique avoir évoqué l'affaire avec le Premier ministre égyptien : « Il m'a dit qu'il n'avait pas de date pour la commission de conciliation mais que dans le cadre bien sûr du respect de l'indépendance de l'autorité judiciaire, il serait très attentif ».
Les familles ont reçu de la part d'EgyptAir une première compensation financière, 5 mois après le crash, au lieu des 14 jours réglementaires. Elles attendent désormais de pouvoir enterrer leurs proches.