Syrie: pour Moscou les perspectives de paix ne sont plus d'actualité

Les perspectives de paix en Syrie ne sont plus d'actualité. C'est en substance ce qu'a déclaré le ministre russe de la Défense ce mardi 1er novembre. Sergueï Choïgou accuse la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis d'entraver les opérations militaires russes en Syrie.

La position russe ne varie pas : Moscou dénonce la présence de groupes jihadistes au sein de l'opposition syrienne. « S'agit-il d'une opposition avec laquelle nous pouvons passer des accords ? » interroge le ministre russe de la Défense en évoquant les victimes de ces derniers jours à Alep où des civils ont été tués lors d'une offensive lancée par des groupes rebelles contre les forces syriennes, soutenues par l'armée russe.

« La perspective d'un début de règlement politique et d'un retour du peuple syrien à une vie pacifique est retardée indéfiniment », poursuit Sergueï Choïgou alors que l'aviation russe marque depuis deux semaines une pause dans ses bombardements qui ont causé la mort de nombreux civils ces derniers mois.

L'idée même de négocier une issue politique en Syrie semble donc s'éloigner encore, un an après la mise en place du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) composé d'une vingtaine de pays, certains soutenant le régime de Bachar el-Assad, d'autres appuyant la rébellion syrienne. Depuis, aucune initiative politique n'a permis de faire taire durablement les armes.


Des crimes de guerre à Alep selon l'ONU

Le Haut Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme a dénoncé mardi les combats à Alep, où les parties en conflit - forces gouvernementales et rebelles - se livreraient potentiellement à des crimes de guerre.

« D'après nos informations, plus de 30 civils dont 10 enfants ont été tués et des dizaines d'autres blessés dans les attaques du 29 et du 30 octobre dans la partie occidentale de la ville, a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme. Le nombre élevé de victimes suggère que les rebelles ignorent le principe fondamental du droit humanitaire international -prohibant les attaques aveugles- de même que les principes de précaution et de proportionnalité.

Le recours présumé à des missiles au sol, ainsi que l'utilisation de véhicules armés, chargés d'explosifs, dans une zone qui comprend plus d'un million d'habitants civils sont absolument inacceptables et susceptibles de constituer un crime de guerre. Les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés continuent par ailleurs de bombarder Alep-Est contrôlée par les rebelles, et nous y avons recensé au moins 12 décès parmi la population civile, dont deux enfants au cours des journées de samedi et de dimanche. Toutes les parties à Alep mènent des combats qui ont pour conséquence un grand nombre de victimes civiles et créent une atmosphère de terreur parmi ceux qui continuent de vivre dans cette ville. »

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