Avec notre envoyée spéciale dans le nord de l’Irak, Oriane Verdier
Dans la maison d'un village en ruines, à une vingtaine de kilomètres à l'est de Mossoul, quatre hommes enturbannés boivent le thé. Aziz est le maire de ce village libéré depuis six mois. Il est l'un des rares à être revenus vivre sur ces terres toujours minées.
« Les peshmergas sont venus, explique Aziz. Ils ont essayé de nous aider mais trois d'entre eux sont morts en déminant, alors ils ont arrêté. Ils n'ont déminé que les routes dont ils avaient besoin militairement. Mais c'est normal ce n'est pas leur travail. C'est le devoir du gouvernement de nous aider. »
En face d'Aziz, il y a son neveu Salman. Et lui aussi est maire du village. L'un représente le gouvernement irakien, l'autre le gouvernement kurde irakien.
« On nous appelle "les territoires disputés", nous nous trouvons entre l'Irak et la région autonome du Kurdistan irakien. Vous voyez nous avons deux maires : un maire en communication avec le Kurdistan et un maire avec Bagdad. Il y a un conflit entre les deux parties mais nous, au milieu, nous devons régler nos problèmes seuls. »
Pour l'heure, aucun des deux gouvernements n'a apporté d'aide à la population de ces villages libérés. Plusieurs centaines de familles attendent encore de pouvoir rentrer chez elles.