L'objectif de la « pause » des forces irakiennes est de « consolider les gains obtenus » durant les douze premiers jours d'opérations, a expliqué le colonel américain John Dorrian, un porte-parole militaire de la coalition internationale. « Ensuite, la marche sur Mossoul reprendra », a-t-il ajouté, précisant que cet arrêt temporaire faisait partie du plan initial.
Pendant la pause, les troupes irakiennes « se repositionnent, se rééquipent, et font du nettoyage » dans les zones conquises, a expliqué le colonel Dorrian. Quelques heures après cette annonce, un communiqué militaire irakien a toutefois indiqué « que les opération militaires continuaient ».
C'est notamment le cas à l'ouest de Mossoul, où, selon le porte-parole des milices chiites du Hachd al-Chaabi, des paramilitaires irakiens se sont lancés samedi dans une opération pour reprendre la ville de Tal Afar au groupe Etat islamique, avec pour objectif de couper ses lignes de ravitaillement avec la Syrie.
Exécutions et prises d’otages
Vendredi 28 octobre, l'ONU a indiqué que l'organisation Etat islamique avait exécuté par balles cette semaine plus de 250 personnes, dans et autour de Mossoul. Le groupe terroriste aurait en outre kidnappé près de 8 000 familles autour de Mossoul, vraisemblablement pour les utiliser comme « boucliers humains ».
« Au moins 5 370 familles ont été emmenées de force par l'organisation Etat Islamique, dans le district de Shura. 160 familles du district de Qayyarah et 150 familles d'Hammam al-Alil ont également été emmenées. Enfin 2210 familles du district de Nomrod ont elles aussi été déplacées de force, détaille Liza Throssell, porte-parole du Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme, jointe par RFI. Au total, ce sont donc plusieurs milliers de familles qui ont été emmenées sous la contrainte par l'organisation Etat Islamique. »
Liza Throssell dit craindre que ces personnes soient « utilisées comme des boucliers humains » et dénonce « une violation flagrante du droit humanitaire international ». Le haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Zeid Ra'ad al-Hussein, a condamné « la stratégie dépravée et lâche » du groupe Etat islamique. Une stratégie qui « consiste à essayer d'utiliser la présence des civils pour mettre des zones ou des combattants à l'abri des opérations militaires ».
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