Moscou s'inquiète d'un possible repli des jihadistes de l'EI vers la Syrie

Le ministre russe des Affaires étrangères s'est entretenu avec ses homologues syriens et iraniens à Moscou. Les trois pays sont alliés en Syrie. Ils ne s'étaient pas rencontrés tous les trois depuis le 3 janvier 2014. La Russie veut empêcher les jihadistes du groupe Etat islamique qui se trouvent actuellement à Mossoul de fuir vers la Syrie, a dit Sergueï Lavrov lors de la conférence de presse à l'issue de la rencontre.

Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne

Les trois diplomates ont affiché une convergence de vue sur trois grands principes : le respect de la souveraineté de la Syrie, le retour au régime de cessez-le-feu et la reprise des négociations inter-syriennes. A ce sujet, le ministre syrien a affirmé que son gouvernement était prêt à retourner à Genève dès que possible pour reprendre les négociations de paix.

Ils n'ont pas manqué de critiquer les Occidentaux, dont l'embargo est responsable à leurs yeux de la dégradation de la situation économique en Syrie autant que le sont les terroristes. Le cessez-le-feu n'a pas tenu à Alep, car les Américains n'ont pas séparé l'opposition armée des terroristes, lesquels se servent des populations comme bouclier humain, estiment-ils.

Sergueï Lavrov a également accusé l'ONU de ne pas avoir été efficace pendant la pause humanitaire à Alep. Le chef de la diplomatie russe d'inquiète par ailleurs d'un possible repli des jihadistes de Mossoul, actuellement sous le feu des forces irakiennes et occidentales, vers la Syrie.

Pour le ministre syrien Walid Mouallem, l'objectif des Américains n'est pas de liquider les terroristes, mais de les envoyer à Raqqa en Syrie. Sergueï Lavrov compte d’ailleurs s'en entretenir avec les Irakiens et les Américains.
 

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