En soit, l'armada russe qui se dirige vers la Méditerranée orientale ne constitue que l'escorte classique d'un porte-avions de la classe du Kouznetsov. Ce dernier s'accompagne en principe d'un croiseur lance-missiles, le Pierre le Grand, et d'un destroyer, le Severomosk. Cinq autres navires habituellement affectés à la flotte du Nord auraient été repérés ces derniers jours. Et très certainement aussi un sous-marin.
Après avoir fait cap au large de la Norvège, après avoir transité dans la Manche et dans le golfe de Gascogne, le groupe aéronaval russe a donc passé Gibraltar. Certes, ce n'est pas la première fois que le Kouznetsov vient en mer Méditerranée depuis sa mise à l'eau il y a 20 ans. Son dernier déploiement au large de la Syrie remonte d'ailleurs à 2014. Mais les tensions régionales n'étaient pas alors aussi fortes. Le déploiement du navire amiral de la flotte russe aura certainement une forte portée politique.
La Russie avait annoncé à la mi-octobre que l'Amiral Kouznetsov et son escorte se dirigeaient vers la Syrie, avec des avions et des hélicoptères de combat. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est inquiété mardi de la participation possible du groupe aéronaval aux bombardements russes sur le territoire syrien.
Après avoir subi des travaux d'entretien dans les chantiers de Mourmansk, le porte-avions se prépare maintenant à conduire des missions de combat, équipé entre autres de MiG-29K flambant neufs, mais qui n'ont jamais été engagés dans des missions de guerre. Reste à savoir si le navire va réellement mener des raids aériens contre les mouvements jihadistes en Syrie ou s'il va se contenter d'assurer la défense aérienne de la Syrie.
→ À relire : Les manœuvres de la marine russe inquiètent l'Otan