Obeida Dabbagh est à la recherche depuis 2013 de son frère et de son neveu, disparus à Damas. Mazen et Patrick Dabbagh ont disparus il y a près de trois ans, à Damas. A en croire leur famille, ils ne se sont jamais opposés au régime. Obeida Dabbagh, frère et oncle des disparus, raconte leur arrestation.
« Un soir, ils sont venus en se présentant comme des services de renseignement de l'armée de l'air, et qu'ils venaient juste prendre Patrick pour lui poser quelques questions, que ça n'allait pas durer, qu'il n'y avait pas de problème. Le lendemain, les mêmes sont revenus, renforcés par deux trois officiers de plus. Ils ont dit "nous allons vous prendre M. Dabbagh. Depuis, on n'a plus eu de nouvelles. D'autres personnes ont été prises. Et c'est comme ça que l'on a su qu'ils étaient partis à la prison de Mezzeh. »
Cette prison est la pire du régime. Selon des co-détenus libérés depuis, le fils, Patrick Dabbagh, a été torturé. Mazen Darwish, président du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression, a été détenu deux ans dans cet établissement de sinistre réputation. « Il y a un très grand nombre de prisonniers, entre 8 et 10 000, dans de très mauvaises conditions. Ils utilisent tous les types de tortures que vous pouvez imaginer. Et c’est de la torture pour le plaisir de torturer. Une sorte de revanche, de punition », se souvient-il.
La double nationalité franco-syrienne des Dabbagh rend la justice française compétente. Obeida Dabbagh sait que la plainte déposée lundi ne permettra probablement pas de retrouver les disparus, mais il espère qu'elle débouchera au moins sur la saisine d'un juge d'instruction.
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