Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
Des milliers de pèlerins juifs sont attendus mardi soir et mercredi au mur des Lamentations pour Yom Kippour. Des mesures de sécurité exceptionnelles ont donc été prises. Mais justice et forces de l’ordre sont critiquées. Car l’assaillant n’était pas inconnu.
Dimanche matin, lorsqu’il a ouvert le feu sur l’arrêt de tramway, cet habitant de Jérusalem devait se rendre dans une prison israélienne. L’homme âgé de 39 ans était censé purger une peine de quatre mois de détention pour avoir agressé un officier de police en 2013, près de l’esplanade des Mosquées.
La prison, un univers que l’assaillant connaissait déjà. Il y avait passé toute l’année 2015 pour avoir posté, sur le réseau social Facebook, des textes jugés comme incitant à la violence. Si l’homme était donc connu des services de sécurité, son attaque de dimanche n’a pas été repérée.
Et en mai dernier, l'individu avait même obtenu un report de cinq mois de l’exécution de sa seconde peine, la magistrate en charge du dossier estimant qu’il « coopérait ».
Autre élément aggravant pour les forces de l’ordre : l’homme était armé non d’un pistolet ou d’une arme improvisée comme c’est souvent le cas, mais d’un M16, un fusil d’assaut utilisé par l’armée israélienne.
Pour le ministre de la Sécurité intérieure, pas question de reconnaître d’éventuelles erreurs pour autant. Et d’afficher sa fermeté : des dizaines de Palestiniens ont été arrêtés depuis cette attaque. Parmi ces personnes : la fille de l'assaillant, âgée de 14 ans. En représailles, la maison de l’assaillant devait par ailleurs être rasée rapidement.