Avec notre envoyée spéciale à Erbil, Oriane Verdier
Au pied de la citadelle d'Erbil des journalistes de la télévision kurde installent leur caméra pour témoigner du calme qui règne. Ils sont bien vite sommés de quitter la place par des hommes habillés en civils dont certains sont armés. Une fois éloignés, les journalistes se confient à RFI. « Tout le monde sait qu'il devait y avoir une manifestation aujourd'hui à Erbil comme dans le reste du Kurdistan. Mais comme vous l'avez vu tout à l'heure, nous n'avons même pas pu effectuer notre travail de journaliste. Il y a beaucoup d'agents de renseignement sur la place. Ils s'opposent à toute personne qui voudrait manifester. Ils observent individuellement chaque habitant. Vous pouvez avoir l'impression que la population d'Erbil ne se rebelle pas, mais en réalité elle a peur. »
Parmi les activistes dans le giron des agents de renseignement, Yasa Ako. Lui et sa famille ont été menacés de mort. Il a dû quitter Erbil comme beaucoup d'autres meneurs de la protestation. « Toutes ces menaces aux déploiements des différentes forces de sécurité dans la ville empêchent toute manifestation, confie-t-il. Depuis 24 heures, un dispositif est déployé dans la ville, l'armée est visible à chaque coin de rue, les checkpoints à l'entrée d'Erbil sont également beaucoup plus stricts. Tout ça est fait pour effrayer les gens. »
Suite aux manifestations de lundi au Kurdistan irakien, environ vingt personnes ont été arrêtées dont une majorité de journalistes.