Kurdistan irakien: la France livre des médicaments aux populations déplacées

En Irak, les terroristes du groupe Etat islamique ont fait fuir plus de deux millions d'hommes, femmes et enfants dans le Kurdistan, une région autonome au nord du pays qui se prépare à une nouvelle crise humanitaire. François Fillon, l'ancien Premier ministre français, candidat à la primaire de la droite et du centre dans son pays, est en déplacement pour deux jours à Erbil, la capitale de cette région. Il est accompagné de représentants de la Fondation Mérieux. L'institution française d'utilité publique est venue livrer des médicaments à destination des populations déplacées.

Avec notre envoyée spéciale à Erbil,  Oriane Verdier

Dans le petit centre médical de l'église Saint-Joseph, sœur Norah entasse les caisses de carton remplies d'antalgiques que la Fondation Mérieux vient de lui apporter.

« En ce moment nous avons beaucoup de patients ici et nous avons déjà du mal à tous les soigner, déplore la religieuse. Si plus de déplacés arrivent, ça sera vraiment difficile et nous aurons besoin d'encore plus d'aide. »

La Fondation Mérieux prévoit d'augmenter l'aide médicale apportée au Kurdistan irakien selon Khelil Aïtout son représentant dans la région.« Aujourd’hui, on est plus fixé à Erbil, alors évidemment ce sont les déplacés chrétiens et yézidis qu’on aide, mais on a déjà le souci de s’installer à Diyala, c’est là où on risque de recevoir le flot de déplacés sunnites de Mossoul et il en arrive tous les jours, et souvent des femmes seules, dont les maris ont disparu et pour lesquels on ne sait pas ce qui se passe, explique-t-il.

Et Khelil Aïtout ajoute : « Nous on aimerait un soutien un peu plus fort de la France. Elle s’engage sous différentes facettes, mais c’est vrai que sur le plan humain et humanitaire, c’est quand même pas assez. Les déplacés chrétiens ou yézidis ou autres, ils n’ont pas de ligne d’horizon, ils n’ont aucun avenir pour l’instant, ils ne savent pas quoi faire. Mourir en pleine mer comme les migrants ou rester là ? Mais si on reste ici, il faut une école, il faut des soins, il faut un peu de travail. Ce qu’ils n’ont pas toujours ».

Selon les Nations unies, l'opération de reprise de Mossoul prévue avant la fin 2016, concernerait deux millions d'habitants dont beaucoup pourraient choisir de se réfugier au Kurdistan voisin.

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