Syrie: le régime approuve l'accord de trêve russo-américain

Selon l'agence officielle Sana, citant des « sources informées », le gouvernement syrien a approuvé ce 10 septembre l'accord de trêve russo-américain qui doit entrer en vigueur lundi entre régime et rebelles. De son côté, l’opposition s’est montrée prudente.

« Le gouvernement syrien a approuvé l'accord russo-américain (...) dont l'un des objectifs est de parvenir à une solution politique à la crise en Syrie », a indiqué l'agence samedi après-midi, précisant qu'il « y aura une cessation des hostilités dans la ville d'Alep pour des raisons humanitaires ».

L'accord porte notamment sur une cessation des hostilités sur l'ensemble des fronts entre régime et rebelles, notamment dans cette deuxième ville du pays.Il exige également la séparation entre extrémistes et modérés. L'accord prévoit aussi, entre autres, la « démilitarisation » de la route du Castello, au nord d'Alep et qui était un ancien axe de ravitaillement pour les rebelles avant que le régime n'en reprenne le contrôle le 17 juillet, les assiégeant de facto. Il stipule que c'est à travers cette route-là que sera acheminée l'aide humanitaire à la cité. « Le gouvernement syrien a eu connaissance de l'ensemble de l'accord et l'a approuvé », ont indiqué les sources non identifiées par Sana.

L'opposition prudente

Plus tôt dans la journée, l'opposition syrienne en exil avait indiqué sur son site internet ne « pas avoir reçu une copie officielle de l'accord russo-américain ». Une membre de l'opposition, Bassma Kodmani, avait réagi avec circonspection à l'annonce de l'accord qui pourrait en outre déboucher sur une coopération militaire inédite contre les jihadistes.

Cette membre du Haut comité des négociations, qui rassemble la plupart des groupes de l’opposition et des rebelles, a espéré que l'accord sera « le début de la fin du supplice des civils », rapporte notre correspondant à Beyrouth Paul Khalifeh. Elle a ajouté que « les groupes modérés se réorganiseront et prendront leur distance des groupes radicaux ».

Cependant, les chefs militaires rebelles semblent moins optimistes. Farès al-Bayoush, qui dirige la Division du nord de l'Armée syrienne libre, a affirmé que les chances de succès du nouvel accord étaient faibles. Dans une déclaration rapportée par les agences de presse, le chef rebelle a accusé Moscou et Damas de saboter tous les accords similaires.

 

→ A (re)lire : Syrie: Washington et Moscou s'entendent sur un plan de trêve

Partager :