Officiellement c’est en raison du nombre trop important d’appels « à étudier » que la Cour suprême palestinienne à Ramallah a ordonné le report des élections municipales, rapporte notre correspondant, Nicolas Ropert, de retour de Gaza. Les listes en Cisjordanie et à Gaza étaient pourtant finalisées ; cette décision répond plus globalement au climat qui règne entre les soutiens des deux parties dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Multiples arrestations, pressions, menaces… La campagne officielle qui devait s’ouvrir le 24 septembre prochain promettait d’être particulièrement tendue.
Chaque camp, qui contrôle un territoire, refuse de voir son adversaire l’emporter chez lui. Le Hamas espérait notamment conquérir plusieurs municipalités importantes en Cisjordanie. Le parti islamiste palestinien a immédiatement dénoncé le report de ces élections, qualifiant la décision de « politique ».
Pour le moment, il semblerait que le mouvement veuille malgré tout organiser ce scrutin dans la bande de Gaza qu’il contrôle. Il faudra voir si cette décision se confirme.
La Cour suprême palestinienne a en tout cas décidé que ces élections ne pourraient pas se tenir avant décembre prochain. Sur les réseaux sociaux, les Palestiniens disent leur déception et leur lassitude de se voir une nouvelle fois privés de leur droit de vote.
■ Un nouveau scrutin attendu depuis 2006
Le dernier scrutin à s’être tenu à la fois en Cisjordanie et dans la bande de Gaza date de 2006. Le Hamas avait alors remporté les législatives. Mais son principal rival, le Fatah du président Abbas, ne l’avait pas entendu de cette oreille, alors même que le scrutin avait été jugé équitable par des observateurs américains et européens.
Privé de sa victoire électorale, le Hamas avait alors pris le pouvoir dans la bande de Gaza au prix d'une quasi guerre civile.
Depuis, l'Autorité palestinienne, dominée par le Fatah, n'exerce plus son pouvoir sur cette partie du territoire.
Les deux parties n'ont jamais pu véritablement s'entendre depuis. Le Parlement ne siège plus. Le mandat du président de l'Autorité Mahmoud Abbas a expiré en 2009, mais court toujours faute de présidentielle.
En 2012, des municipales avaient été organisées, mais elles avaient été boycottées par le Hamas qui en avait interdit la tenue dans la bande de Gaza.