Avec notre correspondante à Erbil, Oriane Verdier
Dans le camp de réfugiés de Darashakran, une petite scène a été installée pour la commémoration de la mort d’Aylan Kurdi il y a un an. Dans le public au premier rang, Abdullah Kurdi, le père de cet enfant, est en larme.
« Je remercie tous les gens venus assister à cet événement. Ce sont des gens simples et pauvres comme moi. Je partage avec eux le même malheur, la même peine. Je sens qu’ils souffrent et ils comprennent ma douleur. »
En effet, nombre de familles autour d’Abdullah ont vécu la même tragédie. Ahmad, lui, a perdu son fils, mort étouffé dans un camion frigorifique alors qu’il entrait en Autriche, il y a un peu plus d’un an.
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« Cette commémoration touche tout le monde, explique-t-il. La mort d'un enfant ne peut laisser indifférent. Malheureusement il y a des milliers d'autres victimes comme lui. La différence est simplement que cette enfant-là, par son innocence, a appelé le monde entier à prendre conscience de la catastrophe. »
Aujourd’hui, Abdullah et Ahmad tentent de dissuader les jeunes hommes, toujours nombreux, de risquer leur vie pour offrir un avenir à leur famille.