Mort d’Aylan Kurdi: la douleur d’un père partagée par toute une communauté

Il y a un an, la photo du corps sans vie du jeune Aylan Kurdi émouvait le monde entier et appelait la communauté internationale à réagir face à la crise migratoire venue de Syrie et d’Irak. L’enfant de trois ans avait été retrouvé mort noyé sur une plage grecque. Sa famille kurde de Syrie avait tenté d’entrer clandestinement en Europe par la mer. Seul le père a survécu. Il habite aujourd’hui au Kurdistan irakien et ce vendredi, il commémorait la mort de sa famille dans un camp de réfugiés kurdes syriens.

Avec notre correspondante à Erbil, Oriane Verdier

Dans le camp de réfugiés de Darashakran, une petite scène a été installée pour la commémoration de la mort d’Aylan Kurdi il y a un an. Dans le public au premier rang, Abdullah Kurdi, le père de cet enfant, est en larme.

« Je remercie tous les gens venus assister à cet événement. Ce sont des gens simples et pauvres comme moi. Je partage avec eux le même malheur, la même peine. Je sens qu’ils souffrent et ils comprennent ma douleur. »

En effet, nombre de familles autour d’Abdullah ont vécu la même tragédie. Ahmad, lui, a perdu son fils, mort étouffé dans un camion frigorifique alors qu’il entrait en Autriche, il y a un peu plus d’un an.

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« Cette commémoration touche tout le monde, explique-t-il. La mort d'un enfant ne peut laisser indifférent. Malheureusement il y a des milliers d'autres victimes comme lui. La différence est simplement que cette enfant-là, par son innocence, a appelé le monde entier à prendre conscience de la catastrophe. »

Aujourd’hui, Abdullah et Ahmad tentent de dissuader les jeunes hommes, toujours nombreux, de risquer leur vie pour offrir un avenir à leur famille.

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